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La  danse  improvisée,  un  concept

La danse improvisée est un art en soi.  Elle peut ne parler que d'elle même!

En dévoilant l'immédiateté, la danse improvisée rend chaque seconde unique et autonome. Si elle raconte comment elle devient dans l’instant, elle nous transporte vers ce processus qui fait que tel geste arrive plutôt qu’un autre. Ainsi en dansant je donne à voir mes habitudes de corps, de gestes, de pensées, d’émotions… mais simultanément, je donne aussi à voir la recherche pour m’en éloigner et crée les «petits nouveaux». C’est une introspection en soi (mais un soi non égotique) autant que dans l’environnement immédiat, c’est une attitude avec soi autant que face au public où on se demande: que suis-je en train de faire? Quelles images je crée avec ce geste? Où m’amènent-elles? Pourquoi je fais ce mouvement plutôt qu’un autre? Est-il gratuit ou fondé dans ce qui est maintenant autour de moi? Vient-il de mon imaginaire ou de celui d’un spectateur? Dans cette attitude, je danse la danse de l'instant, celle d'un lieu, celle d'une musique, celle d'un personnage de passage….

 C'est un travail de rencontre, une rencontre mise en 

 scène instantanément.

L'art de la danse improvisée permet l'utilisation de concepts pour la mettre en scène:

Par exemple, un abbécedaire dansé: une danse par jour, à partir d'un mot, suivant les lettres de l'alphabet...

Cet art met en avant une dimension processuelle. Cette danse n'est pas un objet autonome stable et achevé mais "un processus en continuel évolution" selon les aléas de la rencontre.

Pas de performance physique, pas de dictat de la forme, mais une écoute du présent. La performance est dans les différentes contraintes que le danseur s'impose, telles des règles de conduite, pour avancer, changer, faire évoluer son mouvement dansant, ses états physiques, son rapport à l'autre... Pas de hiérarchie entre les arts ou les danseurs, mais un désir d'atteindre une espèce de communauté d'intention, d'écoute, d'échange qui font de la danse improvisée un art en soi, politique, tout terrain.

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Mon travail se place comme un témoin.

La présence au présent dans l'improvisation est une quête perpétuelle.

Je suis d'un moment, d'un lieu, d'une époque, d'une situation, d'un regard.

Cet instant fait travail.

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La position de témoin prend sens dans l'écriture performative ou de spectacle. Elle s'articule avec plusieurs éléments qui sont: rencontres d'autres acteurs artistiques, écoute de la pensée dominante, perception d'une sensation liée à l'actualité...

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C'est une écriture sur l'intimité du présent.

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Regarder. Transmettre. In facto la performance ou avec l'épaisseur du filtre temporel où les éléments du présent s’accumulent pour donner l'écriture d'un spectacle.

Dans mon parcours, la mise en scène de la danse improvisée a pris trois directions:

  • Des Performances sur l'immédiateté, impromptues, sans directives en amont. J'arrive, je découvre et je danse simultanément.

  • Des concepts chorégraphiques qui permettent soit la mise en scène de l'improvisation soit par la contrainte de « booster » l'improvisation : par des thématiques dont souvent l'espace et le temps sont déterminés tels des Abécédaires dansées, travail sur une œuvre lu en amont, un personnage, un lieu...

  • Des pièces chorégraphiques dans lesquelles les gestes restent improvisés mais l'espace, le temps sont définis dans l'écriture, des états, des personnages, des formes sont travaillés en amont dans la danse: un canevas très précis est construit

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